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Libération
Critique

Les beaux jours d'Alfred. Réédition de quatre albums d'Alain Saint-Ogan, au charme suranné d'une enfance goguenarde, avec pour héros Zig, Puce et le pingouin Alfred. Alain Saint-Ogan, ZIG ET PUCE, ZIG ET PUCE MILLIONNAIRES, ZIG, PUCE ET ALFRED, ZIG ET PUCE À NEW YORK. Glénat, 4 albums de 48 pp., bichromie, 78 F chacun.

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publié le 1er juin 1995 à 5h45

Dans un livre de souvenir assez primesautier paru en 1961 et

intitulé Je me souviens de Zig et Puce, Alain Saint-Ogan évoque les moments forts d'une existence toute entière passée dans le XVIe arrondissement de Paris, bien qu'il fût né à Colombes il y a exactement un siècle. Il se souvient d'abord d'André Gide, «promenant sa sinueuse silhouette enveloppée d'une sombre cape», Villa Montmorency où s'était établie la famille Saint-Ogan. «Nous, les gosses, observions son chalet un peu comme une maison habitée par un ogre, où il est dangereux de s'aventurer.» Peu enclin à succomber aux périls de l'inspiration gidienne, Alain s'aventure plutôt dans l'atelier du sculpteur Savine: «Ses meubles étaient modern'style et il possédait dans sa cave une machine à fabriquer de l'électricité!» Adolescent, il publie ses premiers dessins dans l'Echo d'Auteuil. Il admire alors beaucoup Christophe, l'auteur de la Famille Fenouillard, et Benjamin Rabier, qu'il rencontre un jour gare Saint-Lazare et dont il reçoit les encouragements très chaleureux. Après la guerre de 14-18, il loue un atelier boulevard Murat et collabore à l'Intransigeant. L'exposition des Arts décoratifs de 1925 lui ouvre les yeux. «J'eus alors l'idée, facile je l'avoue, de créer deux petits personnages parcourant le vaste monde: Zig et Puce...»

Saint-Ogan vient d'entrer à l'Excelsior-Dimanche dont le secrétaire de rédaction, Henry Méguin, trouvera le nom du pingouin Alfred, inséparable compagnon d'aventures de ces petits Parisien