Menu
Libération
Critique

De l'étranger.Tout Chandler.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 novembre 1995 à 9h50

Washington,de notre correspondant.

L'histoire critique de Raymond Chandler et de son oeuvre aux Etats-Unis est suffisamment complexe pour que la publication de l'intégrale de ses romans, de treize nouvelles et d'un choix de lettres et d'essais en deux tomes de la Library of America (LOA) ­ la Pléiade américaine ­ ne fasse pas figure d'événement littéraire. Pourtant, l'étonnant est que l'événement n'en est pas un, au sens au moins où en est absent toute controverse, tout débat ou tout doute, même minime, sur la légitimité de la place ainsi acquise par le créateur de Philip Marlowe. Mais comme le résume Max Rudin, le directeur de la Library, «notre fonction n'est pas de consacrer, mais de constater (...) l'énorme influence de Chandler sur la littérature américaine, et au-delà, sur l'écriture dans toutes sortes de domaines, à commencer par le cinéma». Et de prendre acte de la place incomparable du style Chandler dans l'histoire littéraire du XXe siècle. «Il a pris le roman policier et en a fait un art américain complexe», résume Rudin. Chandler était de longue date sur la liste des prévisions de la Library, la seule question était de savoir quand il sortirait, compte tenu de problèmes de droits d'auteur. La LOA n'entend pas s'en tenir là: un tome Dashiell Hammett est prévu pour la rentrée 1996, et, plus tard, une Anthologie du «roman noir» ­ comme on dit en anglais, en référence explicite au rôle joué par la critique et l'édition française de l'après-guerre dans la reconnaissa