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Libération

Smooch, ungh, augghhh: les mangas en VFIntroduite en France par Glénat en 1993, la bande dessinée japonaise représente un gros chiffre d'affaires.

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publié le 25 janvier 1996 à 23h31

Premières à avoir introduit les mangas (1) en France, occupant à

elles seules la quasi-totalité du marché hexagonal avec un fonds éditorial de 15 séries et 75 volumes, les éditions Glénat surfent aujourd'hui sur ce qu'elles qualifient elles-mêmes de véritable phénomène. Entre 1993 et 1995, 4 millions de mangas ont été vendus et le chiffre d'affaires de la collection a été multiplié par huit (de 7,6 à 60 millions de francs en prix public). Le catalogue 96 s'enrichira de 70 nouveautés avec une prévision de vente de l'ordre de 1,5 million d'exemplaires. Des chiffres loin d'atteindre ceux du Japon, le pays d'origine. L'activité manga y représente en effet 40% de l'édition de livres et 27% de l'édition globale, pour un chiffre d'affaires de 5 milliards de francs. Comparativement, les albums Hergé, vendus dans cinquante pays, ne génèrent au total que 170 millions de francs de chiffre d'affaires.

C'est en 1989 que Glénat prend l'initiative d'introduire en France le premier manga avec la série Akira. Cette tentative est un demi-échec, mais elle est déjà représentative: des garnements vengeurs, extrêmement portés sur l'action, enchaînent les aventures au sein d'une mégalopole du futur. Le lancement de la série Dragon Ball en 1991 enclenche la dynamique de succès. Cette fois, les jeunes sont séduits. Plus de 100 000 exemplaires de 192 pages en format de poche s'arrachent entre 1993 et 1995 (100 millions au Japon). Les autres collections suivent très vite.

Afin de séduire les «otaku» (les