Le 8 janvier 1896, Paul Verlaine meurt au 39 de la rue Descartes,
dans le misérable deux pièces cuisine qu'il habite avec sa dernière compagne, Eugénie Krantz. Entre la machine à coudre et la cage à serins que Verlaine, dans une véritable folie de peinture, a dorées , le tout-Paris des lettres va défiler: Gabriel Vicaire, Léon Dierx, le comte de Montesquiou, Rachilde, Alfred Vallette. Nombreux sont ceux qui vont faire le pèlerinage . François Coppée n'arrivera que le lendemain, ému que le dernier mot de Verlaine fût «François...», il l'interprétera comme un hommage, bien improbable du reste. Cazals (1), l'ami fidèle, dessine à la lueur de trois bougies roses les ultimes images du poète allongé sur son lit de mort, un crucifix entre les mains. En catastrophe on décide de réaliser un masque mortuaire. Vanier, son éditeur, s'occupe de l'impression des faire-part pendant qu'on réunit des fonds pour organiser un enterrement décent. Les cordons du poêle seront tenus par Coppée, Mendès, Barrès, Lepelletier et Roujon. C'est le beau-frère de Verlaine, Charles de Sivry, qui conduira le deuil. Dans l'église, Gabriel Fauré et Théodore Dubois s'installent aux grandes orgues. Eugénie est accompagnée de deux filles un peu canailles et guette la venue d'Esther l'autre maîtresse de Verlaine , l'insulte au bord des lèvres. Pourtant la messe se déroule sans scandale et quand le convoi funèbre se dirige enfin vers le cimetière des Batignolles, des milliers de personnes lui emboîtent le pas.
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