New York, de notre correspondant
Dans les librairies américaines, les méthodes de vente n'ont plus rien à envier à celles de la grande distribution. «Même si certains lisent un peu moins, au total, on vend ici de plus en plus de livres à de plus en plus de gens. La promotion du livre doit donc utiliser toutes les méthodes de marketing et merchandising», affirme Alberto Vitale, le président de Random House, le numéro un de l'édition américaine. Dans un pays où la part des libraires indépendants est tombée de 58% en 1972 à moins de 19% aujourd'hui, ce credo est en train de s'imposer, car il n'existe pas aux Etats-Unis de réglementation spécifique pour le livre. En pratique, comme le révèle un procès en cours qui oppose l'Association des libraires à plusieurs grands éditeurs, dont Random House, les éditeurs disposent de plusieurs moyens d'influence. La «publicité coopérative» consiste, par exemple, pour une librairie, à se faire financer des publicités dans les journaux par les éditeurs dont les livres sont l'objet de promotions spéciales. «Mais ce n'est là que la partie la plus visible de pratiques beaucoup plus larges qui vont de l'achat pur et simple par les éditeurs des meilleurs emplacements dans les grandes chaînes de librairies, au financement de publicités par les libraires en échange de rabais sur les livres à promouvoir», explique Len Vlahos, de l'Association des libraires qui regroupe quatre mille librairies. Les grandes chaînes comme Barnes & Noble également propr