Jésus revisité par les scribes de la haute Egypte, ou l'incroyable
histoire du papyrus de Magdalen... Tombé du ciel pour l'Ascension, voici un thriller biblique digne des Aventuriers de l'Arche perdue, avec, en guest star, Levi-Matthieu, ex-collecteur d'impôts devenu apôtre du Christ. Mais le véritable héros est un éminent universitaire allemand, Carsten Thiede, qui, à partir de quelques bouts de manuscrits , se propose de bouleverser deux mille ans d'études bibliques.
«Nous avons la preuve matérielle que l'Evangile selon saint Matthieu est un témoignage oculaire écrit par des contemporains du Christ!» Cette affirmation triomphante et hasardeuse, Carsten Peter Thiede la doit à trois morceaux de papyrus conservés au Magdalen College d'Oxford, dont le plus grand mesure 4,1 sur 1,3 centimètres. S'y distinguent, en caractères grecs, des bouts de phrases de l'évangile de Matthieu. L'ensemble fut déniché à Louxor par le révérend Charles Bonsfield Hulesth, qui légua le tout au musée de Magdalen. Le papyrus morcelé aurait continué à dormir dans une vitrine si Thielde ne l'avait examiné par hasard lors d'un voyage familial à Oxford en 1994. Après moultes expertises fiévreuses, ce papyrologue allemand, qui dirige l'Institut de recherche épistémologique fondamentale de Paderborn, s'est persuadé qu'il tenait rien moins que le premier témoignage écrit du Nouveau Testament, datant du milieu du Ier siècle après J.-C. D'autres papyrologues avaient toujours plaidé pour le IIe siècle ap. J.-C