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Critique

Cas d'écoles. Un système méritocratique et inégalitaire: trois ans d'enquête, de l'école élémentaire au lycée en passant par le collège, par François Dubet. FRANÇOIS DUBET ET DANILO MARTUCCELLI. A l'école. Sociologie de l'expérience scolaire. Seuil, «L'épreuve des faits», 368 pp., 140 F.

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publié le 30 mai 1996 à 4h57

De l'école, on en parle le plus souvent pour ce qu'elle ne fait pas.

Dans A l'école. Sociologie de l'expérience scolaire, le premier mérite de François Dubet et de Danilo Martuccelli est de s'intéresser à ce qui s'y fait. Autrement dit, ces deux sociologues (et leur équipe) sont partis du vécu des acteurs pour reconstruire le système, pour dessiner le parcours qui mène (ou ne mène pas) l'écolier des classes primaires au collège et au lycée. Des groupes d'écoliers, de collégiens et de lycéens, de Bordeaux, Lille, Saint-Denis, Bègles, ont participé à cette enquête qui a duré trois ans. Instituteurs, professeurs, parents, professionnels de l'éducation ont porté leur concours dans des collectifs de discussion avec les chercheurs. Enfin, François Dubet lui-même (dont on rappellera les Lycéens, une recherche sur le secondaire publiée en 1991) a pu enseigner l'histoire et la géographie durant l'année scolaire 1994-1995 dans une classe de cinquième d'un collège d'une ZEP (Zone d'éducation prioritaire) de la banlieue bordelaise.

Si François Dubet refuse l'«image obsédante» de la crise qui frapperait l'école, ce n'est pas pour affirmer qu'il ne faut rien changer. D'ailleurs, la massification (de l'après-guerre et de l'après 1970) a déjà changé radicalement de l'école: «La sélection ne se fait plus en amont, par un tri social préalable à l'inscription même dans les études, mais elle se réalise dans le flux même des parcours scolaires.» Ainsi, «c'est l'effet de la naissance sur la perfor