Que l'homme ait mangé de tout temps et de tout, est une évidence. Qu'il n'ait pas mangé toujours les mêmes choses et de la même manière, cela on l'admet plus ou moins aisément, tant la nourriture est chargée de significations symboliques, économiques, diététiques, religieuses" bref, humaines. Or, les travaux des spécialistes ne cessent de se multiplier sur le sujet et constituent désormais une branche à part entière de l'histoire. Dans leur Histoire de l'alimentation Jean-Louis Flandrin et Massimo Montanari ont voulu justement présenter les acquis des recherches des trente dernières années et rompre ainsi avec «l'histoire légendaire des aliments et de la gastronomie». Une cinquantaine de chercheurs (pour la plupart Français et Italiens, mais aussi Anglais et Allemands) ont signé les différentes entrées de ce livre organisé de manière thématique, selon un axe chronologique de l'aube de l'humanité à nos jours. Centrée pour l'essentiel sur l'Europe, cette histoire élargit son champ à la Mésopotamie, l'Egypte, ainsi qu'aux Hébreux, aux Byzantins et aux Arabes. A partir de l'époque moderne et des grandes découvertes, l'ouverture des marchés extra-européens et la formation des empires coloniaux, l'histoire de l'alimentation prend une tournure mondiale.
Chez les Grecs comme chez les Romains (et probablement dans toutes les civilisations de l'Antiquité) il y a une relation très forte entre médecine et alimentation. La pharmacopée est donc à l'origine de pratiques culinaires élaborée