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Critique

Perecquations

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Trois approches d’une oeuvre puzzle qui n’en finit pas de fasciner.
publié le 19 décembre 1996 à 2h48

Ecrire est un jeu qui se joue à deux, entre l’écrivain et le lecteur, disait Perec. Depuis sa mort, en 1982, les joueurs sont de plus en plus nombreux. Car les perecquiens, grâce à l’Association Georges-Perec (bibliothèque de l’Arsenal, 1, rue de Sully, 75004 Paris), ont aujourd’hui accès aux archives de l’écrivain, à ses manuscrits et à ses notes préparatoires. Des études de toutes sortes, biographiques, thématiques ou génétiques ont investi amicalement, voire même amoureusement, une oeuvre devenue oeuvre-monde, la déclinant sous tous ses aspects, réagençant à l’infini les morceaux du puzzle. Pour leur sixième livraison, les Cahiers Georges Perec sont consacrés aux rapports de Perec et de la peinture. Intitulés l’oeil d’abord, ils sont consacrés en grande partie à Un cabinet d’amateur dont est ici publié le cahier des charges. Réflexion sur le rôle de la représentation picturale (on se souviendra des aquarelles-puzzles de Bartlebooth, de Valène et du portrait de saint Jérôme dans la Vie mode d’emploi), ce Cahier propose de nombreuses pistes à suivre ainsi que des textes inédits, notamment une «Défense de Paul Klee» écrite par Perec en 1959.

Ali Magoudi, dans la Lettre fantôme, s'intéresse quant à lui à la Disparition que Perec publia en 1969. Cet essai est centré sur le célèbre roman lipogrammatique que Perec entreprit en éliminant tous les mots contenant la lettre «e», et dont la singularité échappa à beaucoup lors de sa parution. Le propos d'Ali Magoudi porte sur le rappo