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Critique

Les Indiens sur leur piste. Un roman, des témoignages et un album de photos par des Indiens d'Amérique à la recherche de leurs racines. Louis Owens Le Chant du loup. Traduit de l'américain par Danièle et Pierre Bondil. Albin Michel, 299 pp., 130 F. Le Cercle des Nations. Voix et visions des Indiens d'Amérique. Editions du Rocher, 127 pp., 248 F. Betty Louise Bell. Comme des visages dans la lune. Editions du Rocher, 184 pp., 128 F.

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publié le 2 janvier 1997 à 16h35

De très nombreux Indiens se replongent aujourd'hui dans la culture

de leurs parents, remontent le dernier siècle de leurs nations, non pour réanimer avec mélancolie des traditions, mais pour comprendre ce qu'ils sont devenus. Pour tenter de moins mal vivre dans cette Amérique qui n'est plus la leur, mais qui est toujours leur pays. Certains écrivent comme en témoignent trois livres récents: le Chant du Loup ­ retour d'un jeune Indien dans sa vallée; le Cercle des Nations ­ retour d'auteurs et de photographes indiens sur leur enfance; Comme des visages dans la lune ­ retour d'une femme chez ses aïeules. Un roman, un album, un récit, écrits d'une même prose indienne contemporaine. Le premier, un roman de Louis Owens, débute sous la pluie, qui d'ailleurs ne quittera guère l'histoire. Un jeune Indien Stehemish, Tom Joseph, descend d'un bus Greyhound au carrefour d'une vallée dominée par les forêts de cèdres rouges et se fait prendre en stop par un camionneur qui le ramène à Forks, chez lui. Il porte de longs cheveux noirs, un étui à guitare pour bagage, et termine une année universitaire en Californie, dans le cadre des programmes d'intégration des minorités. Il revient enterrer son vieil oncle, qui lui avait fait découvrir les montagnes dans sa jeunesse, et des tas de «trucs» indiens. Il apprend que ce vieil «excentrique» passa ces dernières semaines à tirer au fusil sur les moteurs des bulldozers d'un chantier voisin.

Tom retrouve le café et ses tartes aux myrtilles, le Red Dog