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Libération
Critique

Bandes de Gaza .En 1991 et 1992, l'Américain Joe Sacco a sillonné Israël et les territoires occupés, avec appareil photo, carnets de notes et de croquis. Pour en rapporter un ouvrage à mi-chemin entre reportage et bande dessinée. Joe Sacco, Palestine Vertige Graphic, 150 pp., 99 F.

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publié le 23 janvier 1997 à 15h33

En décembre 1991, Joe Sacco débarque en Israël. Pendant deux mois,

il va parcourir Jérusalem, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Rencontrer des gens, prendre des notes, des photos, faire des croquis. Et tenter de comprendre ce qui se passe dans les territoires occupés. De ce voyage, il a rapporté une bande dessinée ou plutôt un reportage graphique: publié l'an dernier en deux volumes aux Etats-Unis, où vit l'auteur, Palestine est né du désir d'aller sur place se rendre compte. Et de la volonté de se servir des deux techniques apprises au fil des ans: le journalisme et le dessin.

Joe Sacco est né à Malte il y a trente-six ans et a passé son enfance à Melbourne, en Australie, où ses parents ont émigré quand il était tout petit. Il a obtenu son diplôme de journaliste à l'université d'Eugene, dans l'Oregon, et vécu un temps de petits boulots. Jusqu'à ce que, mettant à profit sa pratique du dessin ­ «je dessine depuis que je suis tout petit», dit-il ­, il crée son propre magazine, un comics intitulé Portland Permanent Press. En 1989, il est à Berlin, juste après la chute du Mur. Il y reste presque deux ans, à vendre des posters rock de sa fabrication. C'est à Berlin qu'il décide de partir en Palestine.

«Aux Etats-Unis, raconte-t-il, les médias sont très pro-israéliens. Pendant longtemps, je ne me suis pas intéressé au Moyen-Orient, et les Palestiniens étaient pour moi surtout des terroristes. Au début des années 80, avec les bombardements de Beyrouth par l'armée israélienne et les