Naïf, émotionnel, prétentieux, caricatural, simpliste,
antihistorique, essentialiste...Historiens du nazisme et des spécialistes de l'Holocauste se sont déchaînes aux Etats-Unis, en Allemagne, et maintenant en France, pour démolir le livre de Daniel Goldhagen. Nous lui avons demandé de répondre à certaines de ces attaques.
On vous reproche de tenter une explication de l'holocauste quand cet événement serait «inexplicable».
C'est très étrange. Je ne connais aucune autre recherche historique où l'on commence par affirmer, comme le font les historiens de l'holocauste, qu'on ne pourra jamais donner la moindre explication. Dit-on, à propos du Rwanda, qu'on ne peut trouver aucune explication à ce génocide? Le dit-on pour tout autre génocide dans le monde? Ou pour analyser la brutalité de l'esclavagisme en Amérique? Nous disposons de quantité de documents et de méthodes permettant d'avancer des explications. L'holocauste est explicable comme tout autre événement historique.
Certains historiens refusent de s'appuyer dans leurs recherches sur les témoignages des bourreaux et des victimes.
C'est tout aussi étonnant. Si les historiens de l'esclavage disaient qu'on ne doit pas écouter ce que les esclaves disaient de leurs maîtres, toute la profession se moquerait d'eux. Quand j'ai commencé à m'intéresser à l'holocauste, j'ai suivi un séminaire sur le débat entre «intentionnalisme» et «fonctionnalisme» (1). Tous les historiens présents - les plus importants - discutaient pour savoir qui avait