Quoi de moins monolithique, quoi de plus pluraliste en dépit des
apparences ou des craintes que l'islam? Mais quoi encore de plus méconnu en Occident, si l'on songe, par exemple, que la seconde édition de l'Encyclopédie de l'islam en cours à l'université de Leyde depuis 1954 en est à la lettre R, après huit volume parus? Autant dire que le Dictionnaire historique de l'islam de Dominique et Janine Sourdel vient combler un manque criant et va devenir un instrument essentiel pour les non-spécialistes comme pour les spécialistes. En effet, le morcellement analytique des entrées ne fait que souligner l'originalité de l'islam, à savoir l'extrême richesse et articulation des différents courants politiques religieux qui le caractérisent, pratiquement à partir de son apparition. Le sunnisme, le chiisme, le kharigisme non seulement se sont constitués dans l'affrontement mais ils n'ont pas cessé de multiplier en leur sein tendances et dérivations. Aussi la civilisation de l'islam ne cesse de se morceler, suivant les lignes mêmes de son expansion dans le monde entier, qu'il s'agisse d'Etats anciens ou de communautés récemment constituées. Il est cependant regrettable que Dominique et Janine Sourdel aient cru bon de ne pas consacrer des entrées aux peuples, religions, Etats ou événements ayant eu des incidences, plus ou moins importantes, sur l'histoire de l'islam. Ainsi il n'est question ni de Poitiers, ni de croisades ou de philosophie médiévale dans ce dictionnaire, ni même de tab