Menu
Libération
Enquête

«Texaco» à New York.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 mai 1997 à 2h49

New York, de notre correspondant

Patrick Chamoiseau, dit-il, n'aime pas voyager. Mais, après les trois jours qu'il vient de passer à New York, il pourra garder de cette visite américaine l'envie d'y revenir. Cinq ans après sa sortie en France (et le prix Goncourt), la traduction américaine de Texaco ­ déjà publié en quatorze autres langues ­ est en passe de prendre, aux Etats-Unis, la forme d'un événement. Seule mesure, pour l'instant, du succès public, l'éditeur américain Pantheon Books précise que, quelques semaines après sa sortie, le livre en est déjà à son cinquième tirage. Mais la place qu'il occupe dans les pages littéraires ­ supérieure à celle accordée à tous les écrivains français depuis de nombreuses années ­ est un bon indice. Le supplément littéraire du New York Times en a fait sa couverture, suivi, le lendemain, d'un long éloge du quotidien. Et si John Updike a signé une note de lecture ambiguë dans le New Yorker en voyant en l'auteur «un Céline qui aurait lu Lévi-Strauss et Derrida», le piédestal en cours de construction est impressionnant. D'autant que ce n'est que le début: la traduction de Solibo Magnifique est prévue pour l'hiver prochain et d'autres devraient suivre.

On en voudra pour preuve le bonheur visible, cette semaine, de Derek Walcott (prix Nobel de littérature 1992), profondément ébranlé par sa lecture toute récente de Texaco. «Il y a des années que je n'ai pas lu un livre qui m'a autant ému, dit-il. C'est ­ sans aucune réserve ­ un chef-d'oeuvre m