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Libération
Critique

Chacun cherche son Che.

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Trente ans après sa mort, le mythe se porte comme un charme. Deux biographies, une de Pierre Kalfon et l'autre de l'auteur de polars mexicain Paco Ignacio Taibo II, réarpentent, de Cuba au guêpier bolivien, la personnalité ambiguë, morbide, et en tout cas éminemment romantique du Commandante Ernesto Che Guevara.
publié le 8 mai 1997 à 3h34

Il y aura trente ans le 9 octobre que le Che Guevara est mort.

L'événement sera célébré, le Che est à la mode dans le monde entier. D'abord à Cuba. Depuis longtemps, il y est présent sur les murs en affiche, par exemple dans des slogans radicaux. 1997 a été proclamé l'année «de la mort et du combat de l'héroïque guérillero et de ses camarades». En Bolivie, on organise la visite des lieux où, en 1967, le barbudo traqué a bivouaqué, combattu et trouvé la mort (voir ci-après). En Argentine, début avril, on a inauguré avec beaucoup de succès une chaire à la faculté de sciences sociales de Buenos Aires qui lui est consacrée. Mick Jagger veut produire un film sur les amours de Che et de Tanya Bunke, une Argentine d'origine allemande qui mourut dans l'aventure bolivienne. Chris Gerolmo, le scénariste de Mississippi Burning, a, lui, pris une option sur les droits du livre de Jon Lee Anderson, Che Guevara a Revolutionnary Life, paru ce mois-ci aux USA et en Grande-Bretagne, dans lequel l'auteur publie le procès-verbal du dernier interrogatoire du Che par le lieutenant-colonel Andrès Selich, un document jusqu'ici inédit . L'essayiste politique mexicain Jorge Castaneda va publier Camarade, la vie et la mort de Che Guevara, où il explique que Castro envoya le Che en Afrique puis en Bolivie, parce que il n'en voulait plus à Cuba.

En France, paraissent deux biographies bourrées d'informations, de documents et d'analyses, deux livres à la fois pleins de sympathie et de critiques à l'égard