Un quartier de Naplouse en pleine Intifada. Un homme et trois femmes
sont coincés dans la maison de Nouzha, une jeune prostituée. Venue interroger cette dernière sur ce que l'Intifada a changé dans sa vie, Samar, une jeune universitaire, est contrainte d'y rester toute la durée du couvre-feu. Au fil d'une âpre discussion, elle finit par se prendre de tendresse pour cette fille, paria du quartier, dont la mère a été assassinée par des encagoulés pour collaboration avec les Israéliens. Or, Nouzha ne caresse qu'un rêve: s'extirper de Naplouse en compagnie de son frère Ahmed, un résistant réfugié dans les montagnes, pour aller vivre aux USA. Comme si elle s'adressait à Houssam, un résistant blessé qu'elle héberge en cachette, Nouzha n'hésite pas à s'attaquer à tout le monde; «vous êtes tous les mêmes», dit-elle à Samar. La politique, la Palestine ne lui disent rien qui vaille. De sa cachette, Houssam n'ose intervenir. Bientôt se joignent au trio, Sitt Zakia et Oum Azzam. Sage-femme et infirmière, Sitt Zakia est la mémoire vivante du quartier et de la ville. Elle connaît les secrets de chaque famille. A Samar, qui réussit à la faire parler, elle livre quelques bribes d'un passé douloureux: mariage, naissance de trois filles mariées dans les pays du Golfe, fugue du mari etc. Celle que tout le monde appelle «Mère-des-enfants», ne se fait guère d'illusions sur l'issue de l'Intifada; à ses yeux, rien n'a changé dans la vie des femmes. «Prie pour que Dieu aide les femmes», lance-t-el