Organisée par le Syndicat de la librairie ancienne et moderne, la

IXe édition de la Foire internationale du livre ancien se tient ce week-end à Paris. Rendez-vous des bibliophiles, cette manifestation est aussi celle du monde moins connu des collectionneurs d'autographes dans lequel Thierry Bodin a acquis une notoriété internationale. Cette expertise ne repose pas uniquement sur le fait que sa librairie «Les Autographes», rue de l'Abbé-Grégoire est le rendez-vous des collectionneurs, où de 160F (une lettre de Gabriel Nigond, poète berrichon, 1877-1937) à 25 000F (une lettre de Richard Wagner), chacun peut imaginer sa collection, mais davantage sur le fait que Thierry Bodin est aussi un chercheur. Éditeur, il a collaboré à l'édition de Balzac dans la Pléiade, à celle de George Sand, annoté les correspondances d'Alfred de Vigny et d'Emmanuel Chabrier et a récemment mis en chantier la correspondance générale de Georges Bizet. Né dans une famille de mégissiers et de parcheminiers dans laquelle un oncle avait inventé une formule secrète pour la fabrication du parchemin, Thierry Bodin a grandi dans les bibliothèques. Dès le lycée, il se passionne pour Balzac et explore bibliothèques et archives. A 19 ans, il travaille sur l'amie berrichonne de l'auteur de la Comédie humaine, Zulma Carraud et signe son premier article d'érudition. A l'issue de ses études de lettres, ce «goût de l'archive», lui fait préférer à l'enseignement cinq années d'apprentissage chez le marchand d'autographes