L'art-thérapie n'est pas une distraction» (au sens pascalien du
terme). Et certainement pas une «esthétisation de la souffrance», insiste Jean-Pierre Klein. Prudent et attentionné, ce psychiatre, directeur de l'Institut national d'expression, de création, d'art et de thérapie (Inecat, Paris), en son premier chapitre du Que sais-je? consacré à l'art-thérapie (1), commence par dire ce que cette dernière «n'est pas»... Ni ergothérapie genre «fabrication de cendriers, broderie, paniers...» au nom de l'assertion bien connue: «Le travail, c'est la santé!» Ni interprétation précipitée d'oeuvres psychopathologiques, où l'on collerait de façon par trop intempestive un titre explicatif «péremptoire». Ni «art brut», car l'art-thérapie «n'est pas avant tout une manifestation artistique». Mais si ce n'est pas cela, alors, qu'est-ce que c'est? Et à quoi sert-elle? Klein dit qu'elle permet de «parler de soi sans dire "je». Qu'avec elle, «on ne parle pas directement» de ce qui fait souffrir, on ne rabâche pas d'expériences traumatisantes des enfants après une guerre, après une vie dans un camp, dessineront, inventeront des contes..., des vieillards peindront, sculpteront, et ainsi reconstruiront «rétrospectivement leur vie avant de la quitter». En première approximation (trop) simple, on peut dire que c'est une psychothérapie «à médiation artistique» . Mais c'est une médiation bien spéciale. Qui favorise justement une «approche immédiate de la vérité». En d'autres termes, l'art prenant l