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Libération
Critique

Du bon côté des barricades. De la révolution russe à la rafle du Vel'd'hiv en passant par la guerre d'Espagne le couple suisse Pavel et Clara Thalmann ont été de tous les combats, sans jamais avaler les couleuvres du stalinisme. Pavel et Clara Thalmann. Combats pour la liberté. Traduction de Caroline Darbon, la Digitale (Baye, 29300 Quimperlé), 285 pp., 85F.

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publié le 3 juillet 1997 à 6h36

Dans les années 50, 60, de jeunes «gauchistes» ont l'habitude de

passer quelques jours au-dessus de Nice, à la villa Serena, chez les Thalmann. Dans une ambiance de commune, ils y consultent une bibliothèque fournie en livres sur le marxisme, le communisme libertaire ou la guerre civile espagnole. Et discutent avec leurs hôtes, de vieux révolutionnaires qui ont combattu les deux ennemis de la liberté et de la révolution, les fascistes et les staliniens. En 1917, Pavel, jeune ouvrier, adhère aux jeunesses socialistes suisses. Au moment de la scission du mouvement ouvrier sur la question de la révolution russe, il rejoint le jeune Parti communiste. Envoyé à Moscou, il s'y forme. Il est aussi témoin de la mise à mort de l'opposition interne du Parti communiste. De retour en Suisse, il combat l'orientation stalinienne du PC et ne tarde pas à en être exclu. Avec sa compagne Clara, il participe à la tentative de créer une alternative de gauche au stalinisme et rejoint l'aile la plus radicale du Parti socialiste.

C'est en Espagne qu'ils vont connaître leur expérience la plus cruciale. Clara, bonne nageuse, part à Barcelone en juillet 1936 participer aux olympiades ouvrières. Les généraux fascistes se soulèvent. Resté en Suisse, Pavel est inquiet. Il essaie de la rejoindre. Il raconte comment à Port Bou, il doit convaincre les miliciens anarchistes de le laisser passer, décrit l'atmosphère de la Catalogne révolutionnaire, l'effervescence à l'Hôtel Falcon, QG barcelonais du POUM, le p