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Libération
Enquête

UN ETE FAULKNER. Les menteurs de Hollywood. Faulkner a été le coscénariste de Howard Hawks sur cinq films, dont «le Grand Sommeil» et «le Port de l'angoisse». Mais les deux amis n'ont pas fait que travailler ensemble.

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publié le 31 juillet 1997 à 5h26

Un été Faulkner

Le 25 septembre, on fêtera le centenaire de William Faulkner, mort en 1962. Chaque jeudi, en attendant le retour du cahier Livres le 28 août, «Libération» a rendez-vous avec l'auteur de «Sanctuaire», «le Bruit et la fureur» et «Lumière d'août». Enquêtes, reportages et contributions d'écrivains du monde entier évoquent cette figure mythique du Sud profond américain.

Faulkner à Hollywood est un sujet à ce point coulé dans le bronze qu'il paraît futile d'essayer d'en gratter un tant soit peu le vert-de-gris. Même les frères Coen sont tombés dans le panneau: Barton Fink, tout palmé d'or qu'il fût à Cannes, était surtout un chapelet de clichés dont le moindre n'était pas l'ivrogne sudiste ouvertement calqué sur Faulkner. Cette légende indestructible du grand écrivain gâchant son temps et sa santé pour une poignée de cacahuètes est en grande partie fondée sur les derniers séjours de Faulkner à Hollywood, juste à la fin de la guerre, période où il était au nadir de sa réputation tant comme écrivain que comme scénariste ­ encore que la situation allait changer à partir du Port de l'angoisse. Il est vrai qu'en 1942 un agent, William Herndon, lui avait fait signer un contrat esclavagiste avec Warner ­ situation qui contribua sûrement à cette image de Faulkner comme fellah attelé aux vaines et creuses pyramides de Burbankhamon. Il est également vrai que Faulkner n'aimait ni cette ville ni cette vie; et que sur la fin, quand il créchait dans la maison de Brentwood de son