Le 25 septembre, on fêtera le centenaire de William Faulkner, mort
en 1962. Chaque jeudi, en attendant le retour du cahier Livres le 28 août, «Libération» a rendez-vous avec l'auteur de «Sanctuaire» et du «Bruit et la fureur».
Enquêtes, reportages et contributions d'écrivains évoquent cette figure mythique du Sud profond américain.
Oxford (Mississippi) envoyé spécial Le 26 septembre 1962, deux mois et demi après la mort de William Faulkner, un étudiant, James Meredith, ancien soldat de l'US Air Force, se présente pour la rentrée des classes d'«Ole Miss», l'université du Mississippi, à Oxford. Le campus de l'université s'étale à deux kilomètres à peine de la maison de l'écrivain, à l'ouest de la ville. C'est ici que Faulkner avait étudié (d'une manière épisodique), et même vécu, pendant la période où son père y avait occupé un modeste emploi d'administrateur.
Ce 26 septembre, James Meredith n'est pas le seul à gravir les marches du bâtiment principal d'Ole Miss. 500 gardes nationaux sont venus l'escorter, au milieu d'une foule de 2 000 manifestants chantant, hurlant et jetant des projectiles, emmenés par le gouverneur de l'État, Ross Barnett, qui avait pris la parole le samedi précédent au match de football (américain) de l'université et fait scander par la foule: «Jamais, jamais, jamais, jamais, noooon, jamais...»
James Meredith était le premier Noir à être admis à l'université du Mississippi, après une longue bataille juridique et l'intervention des tribunaux fédéraux. Et son