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Libération
Critique

Gailliot à fond la caisse . Musique, autoroute, méga-fête en perspective: un premier roman vif et lié comme la platine d'un DJ. Jean-Hubert Gailliot. La vie magnétique. L'Olivier, 126pp., 89F.

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publié le 4 septembre 1997 à 9h43

Tom a bientôt 17 ans, il a volé la Volvo de son directeur (un

pensionnat dans le Nord lointain), et sono à fond la caisse, il fonce vers le sud. Tom va rejoindre Jean-Hubert, son meilleur ami, et tous ses copains dans un château où trois cents invités se pressent pour un anniversaire «dément». Pied au plancher sur l'autoroute, Tom imagine déjà. Les filles, Nathalie et Flo, Carmen et Elisa-beth, et toutes les autres n'ont qu'à bien se tenir.

En adolescents magnifiques et sûrs de leur supériorité définitive sur le monde coupable et sans esprit des adultes, Tom et Jean-Hubert ont la tête farcie de références et des théories sur tout: Rimbaud n'est qu'un escroc, ils adorent Isabelle Huppert et Oliver Stone et citent des auteurs américains inconnus avec qui «il n'y a pas de tromperie»: «La franchise. Le sexe. L'Amérique.»

Jean-Hubert, qui veut devenir écrivain, a écrit une première nouvelle «sans queue ni tête», «Un astronaute malchanceux». Le voyage astral, ici, dure le temps d'une nuit de délire et de musique: sous les étoiles, des silhouettes encore enfantines avalent comme des hosties des petites pastilles multicolores. Et, attendant «l'hypothétique conjonction» entre l'imbroglio du monde et le désordre de leur esprit, Tom et Jean-Hubert rêvent de grand plongeon, d'Espagne, d'Afrique.

Pour ce premier roman, Jean-Hubert Gailliot, 35 ans, fondateur des éditions Tristram, a suivi à la lettre le conseil de ses deux héros lorsqu'ils parlent littérature: «nervosité, swing, punch, soupl