Lors de la préparation de l'orpiment, ne doivent pas être présents:
les femmes, les poules, les chiens, les dépravés, les criminels, les humains qui ne sont pas de sexe masculin, ceux qui sont invisibles. Le lieu où l'on opère ne doit pas être non plus malodorant ou sale. Si l'on transgresse ces interdits, l'orpiment devient noir comme le fer. Il est alors inutilisable, et peut être nuisible pour la longévité de l'homme.» Ces recommandations appartiennent à un traité chinois sur la préparation des drogues médicinales, daté approximativement du Ve siècle après J.C. Frédéric Obringer, dans l'Aconit et l'orpiment (1), propose une anthologie sélective de tels manuscrits médicaux rédigés au cours de la longue période débutant avec l'antiquité chinoise (aux environs du VIe siècle avant J.C.), jusqu'à la dynastie des Song, au XIIIe siècle de notre ère. Mais ces traductions, aussi fascinante en soit la lecture, ne sont ici que des appendices aux longs chapitres critiques dans lesquels l'auteur tente d'abord de restituer la nature et la singularité des pratiques médicales chinoises fondées sur l'utilisation de plantes, de substances animales, d'alcaloïdes et autres minéraux durant presque deux millénaires. Il met aussi en évidence des parentés historiques avec la civilisation occidentale de Paracelse et de Galien. Enfin il soumet cette «science» aux analyses biochimiques fondées sur notre connaissance moléculaire actuelle des substances invoquées et de leurs actions effectives sur l