Mc Carthy tardant toujours à livrer le volet final de sa «Trilogie de la frontière» amorcée avec De si jolis chevaux, les éditeurs français l’auront finalement rattrapé. De justesse (Cities of the plains est annoncé chez Knopf pour décembre). Avec ce Grand passage , son oeuvre est à présent disponible dans sa quasi-totalité (restent une pièce de théâtre à contenu métaphysique, The Stonemason, et un scénario assez ancien, The Gardener’s Son). Sorti en grande fanfare aux Etats-Unis il y a plus de trois ans et autoproclamé best-seller par ses éditeurs, le dernier roman de McCarthy s’est tout aussi spectaculairement retrouvé en masse dans les bacs des soldeurs en un temps record. Car si l’Amérique profonde s’était entichée de la romance tex-mex de Brady Cole et de ses jolis chevaux, elle a visiblement calé sur cette beaucoup plus sombre histoire, même s’il s’agit essentiellement d’une variation sur des thèmes similaires: un adolescent, seul, puis accompagné de son frère, qui fait l’apprentissage de la vie et de la mort en trois brèves incursions au Mexique juste avant et durant la Seconde Guerre mondiale.. L’ambition démente de McCarthy est ici de rendre la métaphysique concrète, physique, pour ne pas dire minérale tentation alchimique à laquelle il a déjà cédé avec sa pièce The Stonemasons. Il nous dit par exemple que le monde est une histoire, ce qui n’est pas particulièrement original, mais qu’il est «dans le coeur des hommes» et non pas là pour contenir les hommes. Que da
Critique
La porte étroite
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par Philippe Garnier
publié le 18 septembre 1997 à 8h20
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