Le Femina pour Dominique Noguez et le Médicis pour Philippe Le Guillou: bonne journée pour Gallimard, qui a raflé hier la mise du premier tour des prix littéraires. Femina. Au Femina, Amour noir de Dominique Noguez l'a emporté au premier tour, par six voix contre deux à Michel Del Castillo, pour la Tunique d'infamie (Fayard), François Weyergans, Marc Trillard et Lydie Salvayre ayant obtenu chacun une voix. Né à Bolbec il y a cinquante-cinq ans, normalien, agrégé de philosophie, essayiste et romancier, auteur d'une thèse d'Etat sur le cinéma underground américain, Noguez est professeur d'esthétique à Paris-I. Il a publié plusieurs essais sur le cinéma et des études «plus ou moins savantes», comme les Trois Rimbaud, Lénine Dada ou encore Sémiologie du parapluie où il pastiche Montaigne, la comtesse de Ségur et Barthes. Noguez s'est récemment érigé en défenseur de la langue française, en dénonçant son américanisation dans la Colonisation douce. En 1995, son roman «farce» les Martagons a obtenu le prix Roger Nimier. Variation crue sur l'amour fou d'un scénariste pour une jeune danseuse de cabaret, Amour noir trouve sa matrice dans un précédent livre de l'auteur, les Derniers jours du monde, publié en 1991, où cette torride histoire était déjà largement contée. «Elle en est ­ comment dire? ­ le bourgeonnement, la floraison», explique l'auteur à la fin de son livre (lire L