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Critique

Chine, du pinceau...à la pensée. Que ce soit dans le domaine de la peinture ou dans celui de la pensée, les Chinois n'ont jamais appliqué la vision en perspective. Yang Xin, Richard Barnhart, Nie Chongzheng, James Cahill, Lang Shaojun et Wu Hung. Trois mille ans de peinture chinoiseEditions Philippe Picquier, 432 pp., 480 F.

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publié le 8 janvier 1998 à 22h05

Quand Bill Clinton a reçu à la Maison Blanche le président chinois

Jiang Zemin, ce dernier lui a offert un livre: Trois Mille Ans de peinture chinoise. Bien davantage qu'une nouvelle histoire de la peinture chinoise, cet ouvrage a été conçu comme un symbole du dialogue entre la Chine et l'Occident. Un dialogue rendu possible par une révolution copernicienne: là où des experts occidentaux dissertaient de la culture chinoise, explique James Cahill dans l'introduction, «le présent ouvrage se veut le reflet des manières spécifiques dont Chinois et non-Chinois écrivent sur l'art et en construisent l'histoire». Trois experts chinois et trois Occidentaux (dont un Américain d'origine chinoise) ont collaboré étroitement pendant six ans pour concevoir et rédiger cette encyclopédie richement illustrée qui balaye l'art de la peinture en Chine, depuis les pétroglyphes paléolithiques («peintures sur roche» disent les Chinois) jusqu'à des peintres toujours en activité à Pékin. C'est donc bien «un livre unique dans le monde de l'édition», comme l'affirme James Peck, qui en a été le maître d'oeuvre à la Yale University Press de New Haven (Connecticut). C'est aussi la première coédition sino-occidentale: Yale s'est alliée au Groupe des Editions internationales de Chine, un organisme de l'Etat chinois placé sous l'autorité du vice-ministre de l'Information. Le livre a paru simultanément en Chine et aux Etats-Unis, ainsi qu'en France grâce aux éditions Philippe Picquier. La peinture chinoise es