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Libération
Critique

Perec au carrefour. Sur CD, sur le Web, en mots croisés et même en livres: retour de celui «qui voulait tout écrire». 4 CD, 490F. André Dimanche, 10, cours Jean-Ballard, 13001 Marseille.

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publié le 15 janvier 1998 à 16h11

Georges Perec n'a jamais été aussi présent. Cela tient à son oeuvre

mais aussi à ce que Perec, fils de Roussel et petit-fils de Verne, représente la figure limite de l'écrivain, celui «qui voulait tout écrire». Aussi est-il maintenant sur le Web (http://www2.ec-lille.fr/~book/perec/ ) et multiplie-t-on les parutions. Tandis que Julliard réédite la suite de la Disparition, un roman écrit uniquement avec la voyelle «E», d'où son titre, les Revenentes (99 F), accompagné du premier roman de Perec, les Choses (99F), les éditions Zulma poursuivent leur travail de recollement des jeux que Perec a disséminés dans les journaux. Après Perec/rinations qui rassemblait les jeux de Télérama, c'est le tour des chroniques du journal Ça m'intéresse d'être enfin éditées en volume. Jeux intéressants (138 pp., 59 F) proposent des «mots croisés sans noirs», des problèmes mathématiques, des proverbes cachés, des messages codés. Mais comme le souligne Bernard Magné qui préface ce volume, ces jeux sont loin d'être innocents et nombreux sont ceux qui renvoient aux contraintes mêmes de l'oeuvre ou aux pratiques hebdomadaires de l'OuLiPo.

Bernard Magné est l'un des meilleurs exégètes de Perec. A l'origine de la publication d'un extraordinaire album qui réunit le texte de Perec Un petit peu plus de quatre mille poèmes en prose pour Fabrizio Clerici, à Un petit peu plus de quatre mille dessins fantastiques de Fabrizio Clerici, aux Impressions nouvelles (350 F), il édite chez André Dimanche le best-off. C