Depuis Chambre froide, son premier roman policier (1993), Minette
Walters cherche à rattraper le temps perdu à ses débuts, quand elle rédigeait sans y croire des nouvelles à l'eau de rose pour la presse féminine. «Insipides et irréalistes», se souvient-elle. Passée au noir, la petite brune un peu précieuse du Hampshire confirme à chaque nouvelle publication un penchant pour les situations malsaines (inceste, tyrannie , chantage"), les personnages tordus (despotiques, alcooliques"), les détails sordides (la décomposition des cadavres), et elle explore cette veine sans happy end. Cette approche pas «glamour» constitue sa marque de fabrique, qui la place, parmi les auteurs de romans dits «psychologiques», plus près de Patricia Highsmith que de P. D. James.
Dans Résonances", Minette Walters revient là où elle a commencé, à Fleet Street, la rue qui concentra longtemps les locaux des journaux londoniens: elle suit Michael Deacon, journaliste au Street, «magazine réputé pour ses opinions de centre gauche», qui enquête sur l'étrange histoire d'un SDF retrouvé mort près du congélateur d'une bourgeoise, au sous-sol d'une résidence en bordure de la Tamise. Pourquoi ledit Billy Blake s'est-il laissé mourir de faim chez Amanda Powell? Et pourquoi l'élégante Mrs Powell, qui affirme ne pas connaître Billy, s'est-elle chargée des frais d'inhumation, allant jusqu'à assister à la crémation du miséreux? Pour le rédacteur en chef du Street, qui compte bien tirer de Mrs Powell «des sanglots de tha