Y a-t-il un charme Angoulême? Vingt-cinq ans après sa création, le
Festival international de la bande dessinée du chef-lieu de la Charente affiche une santé insolente et reste «la» manifestation du genre, malgré une concurrence nombreuse (Bastia, Blois, Saint-Malo...). Bon an mal an, le rendez-vous des mordus du débat est devenu le rassemblement international auquel quasiment tous les éditeurs et tout le milieu de la BD (auteurs, , libraires, animateurs de fanzines...) se sentent tenus d'aller. Surmédiatisé, sursponsorisé, l'événement est également très soutenu commercialement et son impact économique est fort, puisqu'il rapporte 60 millions de francs à la ville. Il bénéficie, il est vrai, d'un regain d'intérêt du public pour le genre, puisqu'après une exceptionnelle année 1996, les ventes de BD en librairie ont mieux résisté à la crise que le reste du marché du livre; quant à la production, elle est en forte hausse depuis deux ans (726 nouveautés publiées en 1997 contre 481 en 1995). Pour cet anniversaire, les organisateurs d'Angoulême n'ont pas spécialement modifié leur programme: jusqu'à dimanche, expositions, étals, rencontres et animations vont attirer plus de 160 000 visiteurs, dont près des trois-quarts ne viendront pas du département. Parmi les expositions-phares, celle consacrée à David Goossens, Grand prix de l'édition 1997, celle sur le pionnier Cran d'Ache ou encore sur le dernier album inachevé d'hergé, Tintin et l'Alph-art. Angoulême accueillera pour la première