Connaissez-vous le chat famélique de Fabio? Un long trait avec deux
oreilles et un museau suggérés à une extrémité, une queue en tire-bouchon à l'autre, et deux bras longilignes: une silhouette à peine esquissée, presque une arabesque abstraite et pourtant un dévastateur pouvoir expressif, tout en postures et mimiques invraisemblables. Après l'oeil du chat (prix Coup de coeur à Angoulême 1995) et Du plomb dans l'aile, Morte Sai-son pour les poissons est le troisième tome des aventures de ce chat sans nom qui hante de courtes histoires sans paroles où il est question de rivières asséchées, de sac de courrier diabolique, de morts qui font le mur, et d'un papa pas mort qui a survécu dans le ventre d'une baleine. Avec une économie de moyens qui frise le zen, Fabio ne traîne pas, il va à l'essentiel dans ses historiettes absurdes, son dessin est comme un hommage permanent à Art Spiegelman, et son humour burlesque est souvent irrésistible. Fabio est né à Oullins en 1965. Chanteur à ses heures, il a publié son premier album en 1991 à l'Association, Au coeur du monde. Morte Saison pour les poissons est le quinzième volume de la collection de «romans graphiques» du Seuil, dirigée par Jacques Binsztok. Une collection où ont déjà signé Trondheim et de Crécy et qui publie trois autres ouvrages en même temps que Fabio: Sans sens de l'Italien Mattichio, Et c'est comme ça que je me suis enrhumée d'Etienne Lécroart et Piero de Baudoin, récit autobiographique dans lequel le dessinateur niçoi