A 33 ans, et sous ses airs de candide, Fabrice Giger est à la tête d'un royaume multimédia dont la reine est la bande dessinée. Sept sociétés, 700 employés, 250MF de chiffre d'affaires en 1997: depuis le rachat en 1989 des Humanoïdes associés au groupe Hachette, et malgré plusieurs vicissitudes, ce jeune homme pressé et précoce n'a cessé de s'agrandir et Convoy, le groupe qu'il dirige, s'est imposé dans le paysage de la BD et de l'animation. En moins de dix ans, Fabrice Giger a racheté ou créé en France ou à l'étranger six entreprises de production audiovisuelle et d'animation, de logiciels d'animation et de jeux vidéo. Il y a six mois, il a également ouvert un bureau en Californie et s'attaque au marché américain. Modestement, mais sans complexe, selon la méthode Giger, dont l'histoire personnelle semble tout droit sortie, avec ses hauts et ses bas, d'une success story.
Né en Suisse en janvier 1965, fils de peintre (mais ce n'est pas le Giger qui a dessiné les décors d'Alien), Fabrice Giger a toujours vécu dans des milieux artistiques et «détesté l'école». Lorsqu'il décroche son bac en France à 18 ans, il est déjà dans la vie active. Il tient la chronique BD dans la Tribune de Genève, et avec un groupe d'amis, il a créé dans cette ville un petit studio de graphisme: beaucoup de travaux alimentaires, de la publicité ou des journaux d'entreprise, mais aussi un vrai journal de bande dessinée, l'Essai. En 1983, en quête de matériel de photocomposition, il repère une petite annon