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Libération
Interview

Spécial bande dessinée. Tintin et millions. Nick Rodwell: «Hergé n'est pas dans le domaine public».

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publié le 22 janvier 1998 à 16h42

Nick Rodwell, vous êtes le méchant de l'histoire. On vous accuse de

captation d'héritage, d'exercer une censure, etc.

Nick Rodwell: Que puis-je répondre à cela? Quand Hergé est mort en 1983, il a cédé la protection de son oeuvre à Fanny, son épouse. Depuis mon arrivée ici en Belgique, en 1990, je l'ai aidée. Mais rien ne m'appartient.

Pourquoi vous accuse-t-on alors autant? A l'époque de la mort d'Hergé, c'est son secrétaire privé, Alain Baran, qui a tout pris en main. Fanny, qui était en deuil, avait une totale confiance en lui. Il a fait de grandes choses, comme les dessins animés avec Ellipse, mais il a aussi fait des erreurs comme la relance du journal Tintin. Lorsque je suis arrivé, j'ai essayé de comprendre ce qui se passait. Et Fanny s'est séparée d'Alain Baran. J'étais là pour partager ma vie avec Fanny et j'assumais mes responsabilités. Je me suis alors retrouvé seul avec une secrétaire. Il a fallu entreprendre toute une reconstruction et mettre de l'ordre. Il y avait une accumulation gigantesque depuis la guerre, Lombard, Casterman, les licences, les projets, les expos, etc. Cela, les gens l'oublient.

Est-ce cela qui vous a attiré des inimitiés?

Tout a commencé il y a deux ans et demi. J'ai découvert au lendemain du départ d'Alain Baran que 74% de la société «Tintin Licensing» lui appartenait. Il a vendu ses actions à une banque d'affaires qui, à son tour, les a cédées à Canal Plus. Tous les droits de merchandising en Europe et au Canada étaient concernés. Pour éviter