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Libération
Interview

Pierre Brossolette, le revenant des Ombres. Le colonel Passy: «Il n'a pas la place qu'il mérite».

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publié le 5 février 1998 à 19h37

Patron des services secrets de la France libre (le légendaire Bureau

central de renseignement et d'action ou BCRA), André Dewavrin (alias colonel Passy) a puissamment contribué à la Résistance, montant de Londres des réseaux opérant en France, se faisant parachuter en métropole pour réorganiser le renseignement pendant que Brossolette veillait aux contacts politiques. Cette haute mais discrète figure de la Résistance a accepté, actualité éditoriale oblige, d'évoquer son compagnon d'armes.

Deux livres consacrés à Pierre Brossolette viennent de paraître. Qu'en pensez-vous?

Le livre de Piketty a le mérite de rassembler un très grand nombre d'informations, spécialement sur la jeunesse de Brossolette. Mais avec des myriades de notes renvoyées en fin de volume, il devient pratiquement illisible. Guy Perrier n'a pas prétendu faire oeuvre d'historien. Il a en réalité écrit «le roman de la vie et de la mort» d'un héros de la Résistance particulièrement exceptionnel. Malgré tout, ce roman présente un portrait vrai et chaleureux de l'homme que fut Pierre Brossolette, avec ses immenses qualités et ses quelques défauts. Vous avez très vite accordé votre amitié à Pierre Brossolette" Dès que j'ai rencontré Pierre Brossolette, j'ai été séduit par son immense intelligence et sa faculté exceptionnelle de tirer des faits leurs conséquences probables. J'ajoute qu'au cours de notre mission, il a fait mon éducation politique, domaine où je ne connaissais rien avant la guerre.

Que Brossolette pouvait