Il paraît que Katherine Pancol, avant de devenir best-selleuse,
tricota de la plume dans la presse féminine, et qu'Alain Genestar est directeur de la rédaction du Journal du dimanche. Ceci ni cela n'étonnera les lecteurs de leurs respectifs dernier et premier romans, qui ont en commun d'être romans de journaliste. Le roman de journaliste, qui ne doit pas qu'à sa judicieuse et confraternelle promotion d'être appelé à s'empiler aux tables des libraires et plus efficacement aux vitrines des maisons de la presse , est un genre en soi, que les productions de Pancol et de Genestar illustrent exemplairement. Outre le fait d'être écrit avec des pieds le plus souvent palmés, l'identifie sa propension lourde comme le pavé qui en résulte (ces gens ne savent pas faire court) à recycler, dans une forme hésitant entre le reportage et l'autobiographie, un vague air du temps, vain bavardage relevant du consumérisme autant que de l'idéologie.
Voyons comme. Pancol d'abord, dont le Encore une danse exploite jusqu'à la corde les procédés du feuilleton à six sous appelé à faire pleurer Margot, selon le principe bien connu de l'identification à l'héroïne. Ici, elles sont quatre bonnes copines d'enfance, typées en autant de catégories socioprofessionnelles (1) et qui se réunissent rituellement pour parler de leurs petites affaires de coeur et de cul (façon le Déclin de l'empire américain, le film de Denys Arcand): il y a là Agnès la modeste, Joséphine la Bovary et Lucille la richissime, tout