Les libraires indépendants ne jurent que dans les Tables de la loi
Lang sur le prix unique, votée en 1981 et empêchant toute ristourne supérieure à 5% du prix de vente des livres. Ils ont la conviction que sans elles ils auraient été balayés du marché comme les disquaires. L'absence de prix dans ce secteur a en effet conduit à une concentration de la production musicale, dont seulement 8% transite par les disquaires indépendants qui ne peuvent plus lutter contre l'appauvrissement du secteur. Aussi les détaillants du livre ne souffrent guère l'obstination de la commission européenne à remettre en cause le système de prix unique dans la Communauté au nom de la libre concurrence. Emmenée par le très libéral commissaire à la concurrence, Karel Van Mirt, la commission a fait monter la pression en adressant en janvier dernier une «communication des griefs» contre le système de prix fixe conclu dans la zone germanophone entre éditeurs et libraires allemands et autrichiens. La commission, qui n'a pas le pouvoir de contester les lois internes des Etats de la CEE sur le prix unique, s'est saisie de cet accord transfrontalier pour marquer un coup d'arrêt à la contamination d'une exception économique entachée, selon elle, de faux alibis culturels. Après la France, la Grèce, l'Espagne et le Portugal ont intégré le prix unique dans leur légis-lation. L'Allemagne, l'Autriche,le Danemark, le Luxembourg, l'Italie et les Pays-Bas ont des accords interprofessionnels dans le même sens approuvé