L'actuel secrétaire d'Etat à la Culture du Pernambouc est le fils
d'un gouverneur assassiné du Paraiba. Il adore énerver tout le monde. Il a écrit un roman à la Don Quichotte, plein d'humour et de folie, nourri par la culture populaire du Nordeste dont il est spécialiste. «La Pierre du royaume», pourtant riche de mille invraisemblances, est une sorte de biographie familiale.
Recife envoyé spécial.
J'ai essayé d'écrire la biographie de mon père», dit simplement Ariano Suassuna. C'était dans les années cinquante. Et ça a donné «une épopée carabinée», selon les mots du livre lui-même, un roman extravagant, à la fois picaresque et policier, sexuel, mystique et politique, paru au Brésil en 1971, fondé sur les traditions populaires du Nordeste et proche du post-modernisme, puisque certains, par ses jeux érudits, y voient l'ancêtre du Nom de la Rose, d'Umberto Eco. La traduction française est basée sur un texte adapté par l'auteur, trois fois plus court que l'édition originale et sous-titré Version pour les Européens et Brésiliens de bon sens.
A 70 ans, Ariano Suassuna a de la prestance. Dans le jardin de sa maison de Recife, des sculptures traditionnelles nordestines, et des objets de même provenance dans le salon, avec des tableaux de son fils. Lui-même est musicien, peintre, sculpteur, graveur et écrivain. «Quand j'étais jeune, il a bien fallu me fixer sur quelque chose, et ç'a été la littérature. Mais je n'ai rien abandonné.» L'écrivain, le journaliste et l'interprète sont assis da