Andrea Pinketts, 37 ans, est venu à l'écriture au début des années
80. Intéressé «par toutes les formes de mystère», le mannequin-prof de kendo-agent publicitaire d'alors commence par écrire des nouvelles noires. Dans la foulée de ces débuts dans la fiction, Pinketts entame une série d'enquêtes journalistiques, notamment pour la revue américaine Esquire. «Je me suis déguisé en Noir pour un sujet sur les secrets de la gare centrale de Milan, j'ai fait aussi l'immigré clandestin, le faux acteur sado-maso, énumère-t-il. J'ai également infiltré une secte sataniste à Bologne"» Saluées en 1991 par le prix «Un Remington dans la rue», catégorie journalisme d'investigation, ces immersions dans le réel ont parfois aidé la justice italienne à procéder à des arrestations, comme ce sera aussi le cas un an plus tard, après une enquête sur la Camorra: à la demande de la ville de Cattolica (entre Rimini et Pesaro) qui le nomme pour l'occasion shérif (délibération 8696 du conseil municipal), Pinketts décortique les infiltrations de la mafia napolitaine sur la côte adriatique. «Attention, je ne collabore pas directement avec la police, j'ai des contacts avec des copains flics atypiques, anarchistes. Mais de toute façon, ces arrestations ne me gênent pas. Je ne suis pas moraliste, mais moral oui. Très moral.»
1991 est aussi l'année où paraît son premier roman: Lazzaro, lève-toi donne le coup d'envoi d'une saga, qui a pour personnages principaux un dénommé Lazare Santandrea (le narrateur) et ses