Menu
Libération
Critique

Allais les vers

Article réservé aux abonnés
Par François Caradec, une biographie d’Alphonse Allais, panorama des avant-gardes littéraires de 1870 à 1905, et une anthologie de ses poésies, inconnues jusque-là.
publié le 2 avril 1998 à 0h09

Une conséquente biographie d’Alphonse Allais accompagnée d’un recueil de ses poésies, bientôt son théâtre et sa correspondance qui vont terminer les oeuvres complètes chez Bouquins, voilà le résultat de plus de quarante ans de recherches menées par François Caradec. Autant dire qu’avec ça, on peut espérer que pour «Allais, ça ira», comme disait Alfred Jarry. Qu’il sera enfin pris au sérieux dans une littérature où il est autre chose que le rigolo de service, plutôt un écrivain fou qui a fait exploser prose et poésie.

Caradec et Allais c’est une histoire de famille. L’un est breton, l’autre est normand. Même crinière blonde et moustache qui appelle le bock. Tous deux ont une vision identique du Paradis: des amis et une terrasse de café, à ne rien faire d’autre qu’à commenter le spectacle de la rue, de cette «vie drôle» dont Allais a fait la chronique des années durant dans le Journal. . «J’ai découvert Allais à 15 ans dans la seule édition qui existait à l’époque: A se tordre, chez Albin Michel, précise Caradec. Je l’ai tout de suite considéré comme un écrivain à part entière. J’étais soutenu par mon père qui connaissait certains contes par coeur.» Car pour Caradec, les textes d’Allais, ne peuvent se réduire à «l’histoire d’un type qui..» «Allais ce n’est pas du Roger Nicolas, ou alors, Oceano Nox, c’est l’histoire de types qui partent en bateau...» Ce sont de véritables aventures narratives au bord de la logique comme «Un Drame bien parisien» dont Umberto a fait l’écho dans s