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Libération

Face aux piles. Papa, maman.

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publié le 2 avril 1998 à 0h09

Cela pourrait avoir à voir avec une mathématique, quelque chose de l’ordre du cyclique. Cela: cette nécessité, à un moment donné d’une vie, d’inscrire les géniteurs dans la bibliographie. Jérôme Garcin, arbitre des élégances culturelles au Nouvel Observateur, et Jean-Marc Roberts, dont la quatrième de couverture ne nous dit pas qu’il est éditeur chez Fayard, s’y sont collés à leur tour, avec deux fortunes diverses. Le premier évoque feu son père, chu d’un équidé (1), et le second sa mère, bien vivante; à son père à lui, Roberts avait déjà fait un sort dans Mon père américain (j’ai pas lu).

A l'origine du texte de Garcin, il y a donc une mort (ou plutôt deux, si l'on compte celle du jumeau de l'auteur, son «besson», également décédé par accident, chevaux-vapeur). A ces deux dramatiques disparitions du père et du frère, Garcin ne consacre pratiquement que le seul chapitre troisième, et au cheval, tout le reste de son texte, de telle sorte que celui-ci ressemble bien plutôt à un traité de cavalerie (2), voire une collection de reportages (Le Cadre noir de Saumur, le cirque Zingaro, la quête de l'étalon akhal-téké offert en 1994 par un président Turkmène à François Mitterrand, etc.), au demeurant plaisants, qu'à «la partition du mortel galop» que l'auteur se proposait de retranscrire; comme si, devant cette tragédie, Garcin «dérobait». De fait, au terme d'une thérapie chevaline enlevée comme un galop, le vif saisira le mort aux dents, et Garcin aura achevé son deuil, au risque de