Menu
Libération

Vu d'Allemagne. Une stratégie mondiale.

Article réservé aux abonnés
Le rachat du numéro un de l'édition américaine s'inscrit pour Bertelsmann dans une politique d'expansion tous azimuts.
par Pascal THIBAUT, Bonn intérim
publié le 2 avril 1998 à 0h10
(mis à jour le 2 avril 1998 à 0h10)

Le rachat le plus secret de l'histoire de l'édition». Pour Rainer Schmitz, spécialiste du secteur au magazine Focus, la reprise par Bertelsmann du premier éditeur américain Random House est hors du commun. Non seulement elle n'a pas donné lieu aux indiscrétions habituelles, mais elle s'est faite en plus très rapidement. Entamées en novembre dernier, les négociations se sont conclues au début de la semaine dernière par l'annonce du rachat pour une somme entre 1,2 et 1,4 milliard de dollars.

Bertelsmann devient ainsi le premier éditeur du monde en langue anglaise. Le rachat de Random House, premier éditeur américain, vient renforcer le groupe allemand déjà présent avec succès aux Etats-Unis avec sa filiale Bantam Doubleday Dell. A l'avenir, celle-ci pourrait fusionner avec Random House.

Le troisième groupe de communication mondial a réalisé en 1996/97 un chiffre d'affaires de 22,4 milliards de DM (environ 75 milliards de francs). Plus du tiers des activités de Bertelsmann se réalise dans l'édition musicale (Arista, BMG Ariola) et l'audiovisuel avec des participations dans près de cinquante chaînes de télévision et stations de radio en Europe. En France, le géant allemand détient 39,9% de M6 ainsi que RTL et Fun Radio. Dans la presse, le géant allemand est présent à travers sa filiale Prisma Presse (Géo, Capital, Voici, Gala...) et le groupe Impact Médecin. Le livre représente un tiers du chiffre d'affaires de Bertelsmann avec des maisons d'édition, mais aussi des clubs de livr