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Libération

Face aux piles: Le monde de Labro.

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publié le 16 avril 1998 à 23h01

Un accident éditorial, survenu l'autre semaine, retarda l'évocation,

jeudi dernier dans cette colonne, de la dernière publication de Philippe Labro. Heureusement, Labro est pour les marchands de papier une valeur sûre: Mazarine est à peine passée comme un grand courant d'air que lui continue de s'installer comme une grande marée; de fait, sa promo est d'un autre calibre (1). Vous en connaissez beaucoup, vous, des littérateurs dont se brandit l'ouvrage et se sollicite l'avis dans le journal télévisé de M. Poivre, à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King, au seul motif que leur dernier titre évoque vaguement l'Amérique?

C'est que le monde de Philippe Labro ressortit intimement à l'Amérique, comme l'établissent également sa légende et sa bibliographie ­ la seconde cultivant et confortant la première avec une constance qui ressemble à une recette. De la sorte, on est fondé à regarder ce Rendez-vous au Colorado comme une suite de l'Etudiant étranger, nostalgique best-seller dont une spectaculaire chevalière (Washington and Lee University) à l'annulaire gauche ravive ostensiblement le souvenir, pour suggérer que l'âme du sous-patron de RTL a dû rester quelque part là-bas, dans ces montagnes où les sapins sont bleus comme une orange dans un poème d'Eluard. C'est ça, la recette: la bio recyclée jusqu'à plus soif, avec, pour cette fois, un plus, puisque Rendez-vous" prolonge itou un autre épisode de la vie de Philippe Labro, déjà conté en 1996 dans la Traver