Un accident éditorial, survenu l'autre semaine, retarda l'évocation,
jeudi dernier dans cette colonne, de la dernière publication de Philippe Labro. Heureusement, Labro est pour les marchands de papier une valeur sûre: Mazarine est à peine passée comme un grand courant d'air que lui continue de s'installer comme une grande marée; de fait, sa promo est d'un autre calibre (1). Vous en connaissez beaucoup, vous, des littérateurs dont se brandit l'ouvrage et se sollicite l'avis dans le journal télévisé de M. Poivre, à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat de Martin Luther King, au seul motif que leur dernier titre évoque vaguement l'Amérique?
C'est que le monde de Philippe Labro ressortit intimement à l'Amérique, comme l'établissent également sa légende et sa bibliographie la seconde cultivant et confortant la première avec une constance qui ressemble à une recette. De la sorte, on est fondé à regarder ce Rendez-vous au Colorado comme une suite de l'Etudiant étranger, nostalgique best-seller dont une spectaculaire chevalière (Washington and Lee University) à l'annulaire gauche ravive ostensiblement le souvenir, pour suggérer que l'âme du sous-patron de RTL a dû rester quelque part là-bas, dans ces montagnes où les sapins sont bleus comme une orange dans un poème d'Eluard. C'est ça, la recette: la bio recyclée jusqu'à plus soif, avec, pour cette fois, un plus, puisque Rendez-vous" prolonge itou un autre épisode de la vie de Philippe Labro, déjà conté en 1996 dans la Traver