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Libération

Les cent mille amis d'Halimi

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Comment «les Nouveaux Chiens de garde» sont devenus un best-seller sans passer par la télé.
publié le 16 avril 1998 à 22h58

Peut-on vendre un livre sans passer à la télévision, chez Bernard

Pivot ou ailleurs? Peut-on vendre un livre en refusant quasi systématiquement des interviews ou des débats dans les grands médias? Peut-on vendre un livre consacré à un sujet aussi microcosmique, nombriliste diront certains, que le milieu des journalistes, quand l'auteur est quasiment inconnu du grand public? La réponse est oui. Le livre qui vient d'en faire la démonstration s'appelle les Nouveaux Chiens de garde. Il a été écrit par Serge Halimi, écrivain et journaliste au Monde diplomatique. Inspiré par une formule de Paul Nizan de 1932 adressé aux philosophes académiques de l'époque, les Nouveaux Chiens de garde dénoncent la trentaine de «journalistes de marché» qui, selon Halimi, relaient «la pensée unique», squattent les antennes et les allées du pouvoir, font mine de débattre, simulent l'affrontement alors qu'ils sont d'accord sur à peu près tout. Sorti le 17 novembre 1997, ce pamphlet allègre s'est déjà écoulé à plus de 135 000 exemplaires, soit douze réimpressions successives. Ce petit essai de 110 pages est installé au rang des succès inattendus tels que l'Horreur économique de Viviane Forrester (près de 300 000 exemplaires), Ah Dieu, que la guerre économique est jolie! de Philippe Labarde et Bernard Maris (80 000 exemplaires), deux livres en révolte contre «l'idéologie économique dominante».

Selon Serge Halimi, «ce succès est la démonstration qu'il est faux de dire que l'information sur les médias n'in