En cédant ses archives et ses livres à la municipalité de Vichy, en
avril 1949, Valery Larbaud, n'imaginait pas qu'un jour, une médiathèque dans cette même ville portant son nom reconstituerait son univers intellectuel, de son bureau et ses fichiers à l'agencement particulier de sa célèbre bibliothèque. Ce fonds extraordinaire, providence des chercheurs, a permis des publications d'inédits et des rééditions aux Editions des Cendres, à l'Imec et chez Gallimard; il s'enrichit d'une biographie et d'une édition annotée, pour les années 1931-1932, de l'indispensable Journal.
Aussi est-ce un Larbaud à la source que proposent ces deux parutions. Car, s'il est un écrivain sur lequel les clichés se sont accumulés, c'est l'auteur de Barnabooth. Comme pour son ami, Léon-Paul Fargue, il était nécessaire d'offrir au public une autre image que celle du «riche amateur». C'est de son vivant même que se forgea la légende Larbaud, celle d'un écrivain fortuné, dilettante, dandy, cosmopolite. Affectueusement poursuivi par sa mère, il le fut plus encore par les journalistes et les fâcheux qu'il qualifie, dans son Journal, de l'épithète de «pelmazoïde», de l'espagnol pelmazo, raseur et qui, chez Larbaud, signifie plus prosaïquement «casse-couilles».
Valery Larbaud naît le 29 août 1881, il meurt le 2 février 1957. Entre ces deux dates, il va vivre l'existence d'un écrivain jugé trop «timide» face à son oeuvre, d'un critique passionné, d'un traducteur exigeant et d'un homme de revues. La biographie