Londres de notre correspondant.
L'éditeur de L'homme qui voulait vivre sa vie aurait pu accompagner le roman de Douglas Kennedy d'un bon garantissant le remboursement du livre à tout lecteur qui ne l'aurait pas lu d'une traite. Kennedy, qui est né à New York il y a quarante-deux ans et vit à Londres, appartient à la fois à l'école américaine du polar son premier roman Cul-de-sac vient d'être traduit en Série noire et à celle très britannique de l'écrivain voyageur. Il a aussi été journaliste et dramaturge associé à la salle expérimentale de l'Abbey Theatre de Dublin. Autant d'influences qui lui ont permis d'aborder il y a deux ans l'univers risqué du roman avec L'homme qui voulait vivre sa vie (en américain The Big Picture). Le succès a été immédiat. Best-seller et roman noir, le roman a été encensé par le New York Times, acheté par Hollywood et traduit en une quinzaine de langues. Au-delà d'une diabolique intrigue, L'homme qui voulait vivre sa vie est inquiétant et sombre, férocement drôle sur une certaine Amérique des banlieues et des conformismes, cruel et réaliste. Un peu comme le peintre préféré de Kennedy, Edward Hopper, qui cache derrière une facture impeccable et linéaire toutes les angoisses de l'american way of life.
Vous considérez-vous comme un auteur de thrillers?
C'est une appellation qui ne me dérange pas, ce n'est pas péjoratif. Le polar c'est Chandler, Simenon, Patricia Highsmith. Aujourd'hui, c'est la meilleure école d'écriture aux Etats-Unis. Celle de la