Les albums pour tout-petits d'Elzbieta ne sont pas de courtes
histoires linéaires rédigées à la va-vite et illustrées le mieux possible sous prétexte que rien n'échappe à l'intérêt des moins de quatre ans et qu'il suffit donc d'un peu de bonne volonté pour écrire à leur attention. A chaque nouvelle parution, l'auteur illustratrice, qui vit actuellement à Paris, fait mouche. Ses dessins et le texte explorent une émotion prompte à captiver des enfants qui n'ont pas encore la maîtrise du langage mais déjà le sens de l'humour et des interrogations fondamentales: la question de l'apparition et disparition des êtres aimés avec Clown, paru en 1995 chez Pastel; celle du devenir des bébés tandis que les peluches vieillissent sans grandir, dans Où vont les bébés? chez le même éditeur l'année dernière; et aujourd'hui, l'arrivée de Bibi, un petit oiseau qui est le petit «bijou» de la reine, sa maman, et qui, malgré son statut de bébé adoré, est bien malheureux. La reine vit seule dans son château avec son fils unique. Elle mange d'amour son petit «crapoussin, son lapinou, son fanfan et son roudoudou», lui offre des frites et des bonbons à tous ses repas et lui permet même de passer les nuits dans son lit. Mais, en dépit de ce traitement, Bibi n'est jamais satisfait. Il ne veut rien, il exige tout, il est ramollo, il ne sait pas voler. Pourtant, il grandit. Comment peut faire le jeune oiseau pour aller écouter la musique dont les rumeurs lui parviennent au loin? Bien sûr, l'album, coule