Menu
Libération
Interview

Les nouveaux tours de la censure.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juin 1998 à 5h50

Pascal Fouché, le maître d'oeuvre de l'Edition française depuis 1945,

est historien de formation. Sa thèse de doctorat portait sur l'édition de 1918 à 1945, et il a collaboré au quatrième volume de l'Histoire de l'édition française. Il est, par ailleurs, l'auteur de monographies sur les éditions du Sans Pareil ou de La Sirène et surtout d'une déterminante histoire en deux volumes de l'Edition française sous l'Occupation. Cofondateur de l'Imec (Institut Mémoires de l'édition contemporaine), il est actuellement directeur du développement au Cercle de la librairie/Electre.

Dans quel état se trouve l'édition française en 1945?

Plutôt mal en point. C'est une profession très touchée par l'épuration: le dernier procès de Bernard Grasset se déroule en 1953, beaucoup d'auteurs figurent sur les listes noires. De plus, le papier manque cruellement et, quand ils ne sont pas en délicatesse avec la justice, les éditeurs ont beaucoup de mal à reconstituer leurs fonds. D'autre part, plusieurs maisons qui avaient profité de la guerre sans pour autant collaborer (comme Charlot ou Confluences) sont vite étouffées par le renouveau des maisons en place, tandis qu'émergent de nouvelles maisons, nées de la guerre, comme Minuit, Le Seuil, ou, dans un autre registre, Laffont ou Julliard.

Quels sont, selon vous, les phénomènes plus marquants de l'après-guerre?

L'arrivée du poche et l'essor des clubs. Ces derniers étaient apparus avant la guerre et plusieurs autres existeront avant que France Loisirs ne s