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Libération

Les fantômes de Castaneda. Déclaré officiellement mort le 19 juin dernier, l'auteur de «l'Herbe du diable et la petite fumée» continue à cultiver le mystère.

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publié le 2 juillet 1998 à 7h01

Jusque dans sa mort, Carlos Castaneda, l'anthropologue-sorcier

auteur d'une dizaine de livres sur son initiation par un maître indien yaqui du nom de Don Juan Matus, aura entretenu le mystère sur son identité réelle. Déjà, de son vivant, il restait très évasif sur son état civil, refusait de se laisser photographier et de répondre à des journalistes: parvenir à le rencontrer constituait un exploit aussi extraordinaire que ceux qu'il racontait dans ses livres. Les circonstances de son décès (cf. Libération du 20 juin 1998) n'ont pas dérogé. Il a été rendu public le 19 juin par Deborah Drooz, avocat de Los Angeles et exécuteur testamentaire de Carlos Castaneda, près de deux mois après être survenu (le 27 avril dernier) et il n'existe aucun témoignage sur les obsèques ni sur la dispersion des cendres de l'écrivain dans un désert mexicain. Ajoutons que, annoncée pour un séminaire organisé les 22 et 23 mai derniers à Munich par ses disciples regroupés au sein d'une association baptisée la Tenségrité, la venue de Carlos Castaneda avait été annulée sans explication ­ aujourd'hui, on comprend mieux: Castaneda était déjà mort. Mais les affidés de la Tenségrité, parmi lesquelles l'Américaine Taisha Abelar, elle aussi initiée par Don Juan et dont les éditions du Seuil viennent de traduire le récit d'expérience (1), parlent de «départ»: selon eux (et leur service de communication Cleargreen Incorportaed, basé à Los Angeles), Carlos Castaneda a entrepris le «voyage définitif»: il a quitté