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Libération

"Une présence proche en son retrait et qui a le sens d'une veille"

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Extraits d'une série d'hommages à Maurice Blanchot pour ses 90 ans.
publié le 9 juillet 1998 à 7h28

Le 22 septembre 1997, le jour même de ses 90 ans et en son absence,

la Maison des écrivains organisait à Paris une soirée d'hommage à Maurice Blanchot. Parmi les intervenants, Michel Deguy, Jacques Derrida, Louis-René des Forêts, Jacques Dupin, Christophe Bident. La revue l'oeil-de-Boeuf a eu la bonne idée de regrouper quelques-unes de ces interventions, ainsi que des entretiens extraits d'une émission de Didier Cahen diffusée en 1994 sur France Culture, «Sur les traces de Maurice Blanchot». Morceaux choisis.

Louis-René des Forêts: «Que Maurice Blanchot vers qui va notre pensée à tous ce soir n'y voie pas, s'il l'apprend, une atteinte à sa volonté maintes fois affirmée d'effacement, un effacement que nous n'aurions pas su respecter, mais le témoignage (fût-il maladroitement exprimé et pour certains d'entre nous sous la forme indirecte d'une lecture orale) de notre commune reconnaissance pour le don incommensurable qu'il nous a fait: celui de son oeuvre tout entière et, non moins généreusement, celui de sa présence amicale, une présence toujours si proche en son retrait et qui a le sens d'une veille.»

Hélène Cixous: «Chose curieuse, Blanchot je ne l'ai jamais vu, je veux dire, jamais je ne l'ai imaginé et n'en ai cherché une image. Je vois ses textes, bien sûr, et je parviens à l'entendre, parce que Blanchot est un homme de la voix. ["] Face à Blanchot, je n'ai jamais éprouvé d'autres besoins que de prêter l'oreille. Je le lis avec des oreilles aux yeux.»

Jean Starobinski: «Ce qu