Libération: Octobre 83
Dans sa Fiat128, il écoutait les Pink Floyd. Sur le siège avant, une carabine et, dans sa poche, un agenda: «Je ne veux pas mourir comme n'importe qui. Tout le monde doit savoir comment meurt un type comme moi. Je ferai en sorte que la police me tue». G. C., un Romain de 20 ans, est mort comme il l'a voulu. Mercredi ,dans sa voiture, il provoque deux motocyclistes qui lui répondent comme de coutume dans les rues romaines. Il braque et sort son fusil: «Barrez-vous ou je vous descends. Allez chercher les flics et dites-leur qu'ils essaient de me prendre». Les jeunes s'arrêtent au premier policier. G. C. est pris en chasse par deux voitures, sirènes hurlantes. La poursuite s'achève contre une Alfa Roméo. G. sort et braque son fusil sur les policiers. Malgré les sommations, il maintient sa menace. Deux balles et l'Italie a su comment mourait un type comme lui. La dépêche publiée ci-dessus a inspiré Pascale Fonteneau, Thierry Crifo (dont la nouvelle a été publiée dans le Cahier été du 19/20 juillet ) et Jean-Claude Izzo (dont le texte paraîtra le 28 juillet).
C'est difficile de devenir quelqu'un quand on n'a pas fait d'études et qu'on n'a pas un corps d'athlète. Moi, je n'ai ni diplôme ni carrière sportive à l'horizon. Mon seul espoir de sortir un jour de la masse formatée et compacte c'est de devenir un héros, un demi-dieu. Un peu comme le type qui habitait en dessous de chez moi quand j'étais petit. Un type très moche qui s'était un jour jeté dans une maiso