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La maison accepte l'échec, par JEAN-MARIE LACLAVETINE

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UN ÉTÉ 98. Faits divers d'été. Chaque jour, un écrivain de la Série Noire s'inspire d'une dépêche parue dans «Libération».
par Jean-Marie LACLAVETINE
publié le 24 juillet 1998 à 6h32

Libération:31/12/97

«Un faux galant a été arrêté, lundi, par la sécurité urbaine du Val-de-Marne. L'homme, âgé de 41 ans, crevait les pneus de voitures appartenant à des femmes, puis leur proposait de changer la roue. Il partait ensuite avec la voiture...» Libération :23/04/98 «Un homme de 33 ans a été mis en examen hier pour homicide volontaire après avoir, samedi à Reims, défenestré sa grand-mère...»

Libération: 20/05/98 «Des inconnus ont volé, vendredi dernier, dans le nord de la Pologne, un pont en acier, vieux de plus de cent ans et classé monument historique, après l'avoir découpé en petits morceaux à l'aide de chalumeaux. Selon la police, le pont, qui pesait environ 15 tonnes, a été volé pour être revendu dans un dépôt de ferraille.»

1.Anita entre dans la chambre. Inutile de réveiller Max, ce pauvre Max dont les cheveux noirs font une tache sur le drap blanc. Trop de taches dans ta vie, Anita. Elle prend des habits dans le placard, au hasard un peu, culottes et tee-shirts, chaussettes, pantalons. Une jupe. Non, deux: la noire et la rouge pour le printemps qui finira bien par arriver. Un gros pull. Soutiens-gorge? Allez, quatre. Sandales, trousse de toilette. Quelques babioles encore, tout cela enfourné dans la gueule du sac marin. Un coup sec sur la cordelette de fermeture, et dans un instant la vie change.

Anita sort de la chambre. Auparavant, elle a posé la feuille sur la table de nuit. «Je pars.» Est-ce qu'il la trouvera? Anita réfléchit. Non, Max ne trouve jamais rien